je vous inventerai mes souvenirs

incontenables
débordant du col du cou dégorgés en renfort
gerbés lents
malicieusement répartis
répandus comme la cire au sol, carrelage, puis bitume, puis chemins de traverses
coupant à travers champs
pour arrivée à marée basse
immense d'étendue

herbes encirées, surbrillantes, un

ciel d'herbe ancrées
engluant d'avance tout envol

conditionnelles

si je parlais
j'en dirais déjà au passé

de l'apprêt des après
qui se prêtent à l'avance

et supprimer radicalement les jours à venir
les demains
tous les bouts du monde
tous les "si" des départs anticipés
oiseaux nourris
d'un bout d'allumette trempé dans la miette sortie du lait


et les si , encore

mettre bout à bout les silences
nous en aurons 25
voulez vous
gardés dans la suite du jour
nous en aurons autant qu'il le faudra
nous en prendrons silencieusement le temps
sans compte
et si
aussi
lui se rompt
démuselé

je tombe

(quand le cheval fut fatigué
je le pris sur mon dos








ainsi les ombres se faufileront toujours chevauchantes
il suffira de déplacer l'image
de bas en haut